Aller au contenu principal

Bien-être animal

Dernière mise à jour: mai 2023

 

 

La notion de bien-être animal, tant physique qu’émotionnel, a pris une place de plus en plus importante dans notre société au cours de ces dernières années. C’est un sujet complexe aux facettes multiples qui comporte des dimensions scientifiques, éthiques, économiques, culturelles, sociales, religieuses et politiques.

Le bien-être animal est défini selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), comme désignant « l’état physique et mental d’un animal en relation avec les conditions dans lesquelles il vit et meurt »

 

Une préoccupation récente pour les animaux aquatiques

Ce concept a principalement été appliqué aux espèces, comme les mammifères, ayant des capacités cognitives développées et dont l’expérience émotionnelle de la douleur est reconnue depuis longtemps.

La recherche relative au bien-être des animaux aquatiques est relativement récente. Elle a commencé à se développer depuis le début des années 2000 avec des travaux qui ont mis en évidence la capacité de certaines espèces (surtout les poissons) à développer des réactions de stress et de douleur. Les résultats de ces travaux, associés à des arguments éthiques, ont contribué à soulever des discussions sur les modes d’exploitation actuels de ces ressources. En particulier, la prise en compte croissante du bien-être des animaux aquatiques par les consommateurs contribue à remettre en cause certaines techniques de capture et pratiques d’élevage.

 

Pêche

Concernant la pêche commerciale, les discussions éthiques sont liées au fait que les poissons subissent différents types de blessures avant de mourir et que la durée et l’intensité de leur souffrance sont probablement importantes.

Selon le type de technique de pêche utilisé, cette souffrance peut durer de quelques heures à plusieurs jours. Ensuite les animaux peuvent mourir en agonisant lentement dans les filets, par asphyxie au contact de l’air, voire être disséqués vifs. Certaines techniques de pêche posent aussi d’autres questions éthiques de par leurs impacts sur la dégradation des habitats, les problématiques des prises accessoires et de la pêche fantôme, sources de souffrance inutile.

 

Le bien-être animal est un sujet assez récent et il y a de nombreux progrès à faire dans sa compréhension scientifique et dans les débats éthiques qui l’entourent. Cependant, nous pouvons être déjà proactifs en mettant en œuvre des bonnes pratiques au sein des filières, afin de respecter le plus possible la sensibilité et la douleur des animaux concernés.

 

Aquaculture

L’aquaculture est une filière en développement continu à l’échelle mondiale. Les consommateurs de produits d’élevage s’interrogent avant tout sur la qualité des aliments mais aussi et de plus en plus sur l’impact environnemental de cette filière et sur les conditions d’élevage, de la production à l’abattage.

Dans cette filière, on peut décliner la notion de bien-être animal dans différents domaines comme : la qualité de l’eau, la qualité des installations, la densité de poissons dans les cages/bassins, l’alimentation et les soins quotidiens. Les conditions de manipulation, de transport et d’abattage sont aussi importantes pour l’animal, si bien que l’OMSA a élaboré des normes de bien-être couvrant le transport, l’étourdissement et l’abattage des poissons d’élevage qui doivent être adaptées aux caractéristiques biologiques de chaque espèce. Ces méthodes de manipulation doivent aussi garantir un environnement propice à la satisfaction des besoins des animaux

 

La Stratégie mondiale de l’OIE en faveur du bien-être animal a été adoptée en 2017, avec l’objectif d’atteindre : « un monde où le bien-être des animaux est respecté, promu et renforcé, parallèlement à une amélioration croissante de la santé animale, du bien-être de l’homme, du développement socio-économique et de la durabilité environnementale ».

 

Un sujet devenu priorité en Europe

Le bien-être animal est désormais une priorité de l’Union européenne (directive 98/58/CE pour la protection des animaux dans les élevages, y compris pour les poissons) qui manque encore d’un cadre législatif structuré et complet, en particulier pour les animaux aquatiques.