Aller au contenu principal

Dernière mise à jour : mai 2023

 

BIOLOGIE 

  • FAMILLE : Pleuronectidae.
  • TRAITS DISTINCTIFS : Corps aplati et ovale, couleur variant du beige au brun clair, yeux sur le côté droit, ligne latérale avec une courbe marquée au niveau de la nageoire pectorale.
  • HABITAT : Espèce benthique qui vit sur les fonds sableux, de la côte jusqu’à 150 m de profondeur.
  • ALIMENTATION : Crustacés, mollusques bivalves, annélides, échinodermes et quelques petits poissons.
  • MATURITÉ SEXUELLE :
    • 27 cm (5 ans/femelle) 
    • 24 cm (3-4 ans/mâle).
  • PÉRIODE DE FRAI : Manche et mer du Nord : de janvier à juin.
  • LONGÉVITÉ : 12 ans.

La limande commune appartient à l’ordre des pleuronectiformes (ou poissons plats) qui, selon les biologistes, compte 760 espèces et 11 familles. La limande commune appartient par ailleurs à la même famille que les plies (comme la limande sole, le flet, le flétan…) qui compte à elle seule 103 espèces.

 

POISSON « DROITIER » OU « GAUCHER »

Les poissons plats subissent une métamorphose extraordinaire en grandissant. Ils naissent comme tous les poissons avec un œil de chaque côté. Cependant, leur développement les amène inéluctablement à s’aplatir et entraîne la migration d’un œil vers la face supérieure.

À quoi donc pourrait bien leur servir un œil qui regarde le fond ? Selon les familles, c’est l’œil droit (chez les Pleuronectidae et Soleidae) ou l’œil gauche (chez les Scophthalmidae et Cynoglossidae) qui se déplace. Il existe cependant des individus dits inversés, ceux dont l’œil a migré du mauvais côté.

Les cas de migrations inversées ne sont pas rares chez les flets. Au cours de cette singulière métamorphose, une narine se déplace également, la bouche se déforme plus ou moins et la peau de la face oculée (face dorsale), se pigmente, se tache et assure le mimétisme protecteur de l’animal.

 

PÊCHE 

La limande commune est présente de l’Islande au golfe de Gascogne, mais est plus fréquente en mer du Nord, Skagerrak, Kattegat, mer d’Irlande et en Manche.

En France et en Belgique, cette espèce ne fait pas l’objet de pêche ciblée. Elle est capturée comme prise accessoire dans le cadre d’autres pêcheries de poissons plats ou de poissons démersaux, par des chalutiers de fond ou des chalutiers à perche.

La limande commune est pêchée uniquement par des flottilles des différents pays d'Europe opérant en Atlantique Nord-Est. En 2020, 6 225 tonnes ont été débarquées.

 

Saisonnalité, l'exception des poissons plats

Pour la plupart des espèces, la saisonnalité n’est pas nécessairement un critère de durabilité. Bien souvent les calendriers de saisonnalité correspondent aux périodes de l’année où les captures sont les plus importantes, car les individus se rassemblent pour se reproduire et sont plus accessibles à l’activité de pêche, et donc sont plus présents sur les marchés.

Cependant, la consommation des poissons plats est à éviter lors de leur période de reproduction. En effet, durant cette période leur chair est molle et difficile à travailler. Ainsi, les pertes de matière sont importantes, entraînant un gaspillage inutile et une faible valorisation économique. De plus, les gonades des femelles sont importantes durant cette période et représentent un poids non négligeable du poisson. Ainsi, la part consommable reviendra plus cher au consommateur (prix au kg).

 

ÉTAT DES STOCKS 

 

 

GESTION DES STOCKS 

Depuis 2018, les stocks de limande commune ne sont plus soumis à des TAC (1) ; cette espèce ne fait donc plus l’objet de l’obligation de débarquement depuis 2019. Cette mesure ne constitue pas de risque pour l’espèce d’après les scientifiques, tant que les pêcheries, dont la limande est une prise accessoire, continuent de pêcher durablement les espèces ciblées.

Le taux de rejets en mer du Nord est estimé cependant comme très important.

Aucune taille minimale de capture n'existe pour cette espèce, mais un poids minimum de 130 g est défini par les normes communes de commercialisation.

La Belgique limite la taille de débarquement minimale à 23 cm.

 

CONSOMMATION 

La limande commune est commercialisée principalement fraîche, entière ou en filets frais et surgelés.

En France, les achats par les ménages de limande commune sont restés plutôt stables entre 2019 et 2020 (~1 100 tonnes). En Belgique, cette espèce est très appréciée et reconnue comme étant un poisson savoureux. En 2021, les ménages belges ont consommé 335 tonnes de limande (achetée en surgelée).

La limande japonaise (Limanda aspera) peut également se retrouver sur nos marchés. Principalement pêchée par les États-Unis dans le Pacifique Nord, elle arrive sur nos marchés en filets, congelée et sans peau.

 

Deux pêcheries en Alaska sont certifiées MSC.

 

 

La limande commune est également appelée limande franche  à Caen, faux carrelet  à Lorient et cardine  à La Rochelle - à ne pas confondre avec la cardine franche (Lepidorhombus whiffiagonis).

La limande commune se reconnaît grâce à l’angle que forme la ligne latérale au-dessus de sa nageoire pectorale

 

 


 

(1) Total admissible de captures

(2) Rendement Maximum Durable

 

 

ÉLÉMENTS CLÉS

  • La limande commune est principalement capturée comme prise accessoire.
  • Depuis 2018, les stocks de limande commune ne sont plus soumis à des limites de captures.
  • Le stock de la mer du Nord, Skagerrak et Kattegat est en bon état mais le taux de rejets est très important.
  • Le stock de la mer Baltique présente une biomasse globalement en augmentation (malgré une baisse récente) et un taux d'exploitation faible.

RECOMMANDATIONS D'ACHATS

➜ À consommer avec modération : stock mer du Nord, Skagerrak et Kattegat (stock en bon état mais rejets très importants), stock mer Baltique.

 

➜ Privilégiez les individus ayant une taille > à 27 cm ou les grands filets issus d’individus matures ayant eu le temps de se reproduire.

 

➜  Évitez de consommer la limande pendant sa période de frai (de janvier à juin)