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Nourrir les poissons d’élevage

Dernière mise à jour : janvier 2022

 

Omnivores et carnivores

Les régimes alimentaires des poissons d’élevage diffèrent d’une espèce à une autre. Certaines espèces, comme la carpe, le pangasius, le tilapia, ont un régime alimentaire omnivore. Les espèces traditionnellement élevées en Europe sont pour la plupart carnivores (truite, saumon, bar, daurade royale, turbot, maigre).

 

Farine et huile de poisson

L’alimentation destinée aux poissons carnivores comporte des farines et de l’huile de poisson produites à partir de petits poissons pélagiques sauvages (80 %) et des co-produits de la transformation des produits aquatiques (20 %). Les poissons sauvages utilisés pour la production de farine et d’huile, ont longtemps été considérés comme inépuisables (sprat, lançon, anchois…) en raison de leur forte capacité de reproduction.

Plus de la moitié de la farine et de l’huile de poisson produite dans le monde provient du Chili et du Pérou où sont installées des pêcheries dédiées à la capture des petits poissons pélagiques. Un problème éthique se pose puisque l’alimentation animale entre ici en concurrence avec l’alimentation humaine locale.

Du fait de la croissance exponentielle de l’aquaculture (la production a triplé au cours de ces 20 dernières années), la demande de farine et d’huile de poisson sauvage ne cesse d’augmenter. La pression exercée par l’accroissement de la demande en aliments pour l’aquaculture ne peut être assumée par les pêcheries minotières uniquement ; leur niveau de captures se stabilise cependant depuis quelques années.

 

 

 

L’organisation internationale des farines et huiles de poisson (IFFO) a développé un standard de certification de la pêche minotière (IFFO Responsible Supply Standard) prenant en compte les bonnes pratiques en termes d’approvisionnement, de traçabilité, de transformation, d’utilisation des co-produits mais également des conditions sociales, environnementales et législatives de production des industriels fabricants de farines et huiles de poisson. Ces critères sont évalués par un organisme certificateur indépendant et l’information est disponible pour les professionnels (en B-to-B).

 

 

Du fait de la croissance exponentielle de l’aquaculture (la production a triplé au cours de ces 20 dernières années), la demande de farine et d’huile de poisson sauvage ne cesse d’augmenter. La pression exercée par l’accroissement de la demande en aliments pour l’aquaculture ne peut être assumée par les pêcheries minotières uniquement ; leur niveau de captures se stabilise cependant depuis quelques années.

 

 

27 % des captures mondiales de pêche sont transformées en farines animales.

 

Les farines et les huiles de poisson sont utilisées pour l’alimentation de différents animaux d’élevage et pour l’industrie alimentaire. 

 

• L’intérêt de prélever des ressources marines sauvages pour nourrir des volailles et des porcs fait débat.

• Inversement, l’Union européenne autorise depuis juin 2013, la réintroduction de protéines animales transformées issues de non ruminants (porc et volaille) dans l’alimentation des poissons d’élevage.

 

 

Des progrès considérables ont été réalisés dans l’alimentation des poissons d’élevage. L’indice de conversion, c’est-à-dire le volume d’aliment nécessaire pour fabriquer 1 kg de poisson est inférieur à ce qu’il était il y a quelques années (pour exemple, dans le cas de la truite, l’indice était de 2,5 en 1985 et de 1,13 en 2007). Toutefois, malgré ces progrès et même si des produits végétaux sont de plus en plus incorporés dans la ration des poissons d’élevage, l’élevage de poissons carnivores dépend encore en grande partie des captures de poissons sauvages.

 

Source végétale

Les aliments des poissons carnivores sont désormais constitués également de produits d’origine végétale (en particulier du soja). La recherche d’ingrédients et de substituts d’origine végétale terrestre et marine pour l’aquaculture est devenue un enjeu mondial. Les sources alternatives de protéines ou lipides (insectes, levures, microalgues) se développant rapidement sont également très étudiées.

 

La qualité nutritionnelle du poisson repose sur sa teneur en acides gras. Pour chaque espèce élevée en aquaculture, il y a des équilibres à respecter en acides aminés essentiels et en acides gras polyinsaturés à longue chaîne (le poisson en étant la principale source pour l’alimentation humaine). Un apport insuffisant en acides gras polyinsaturés à longue chaîne peut détériorer la qualité nutritionnelle du poisson, ou entraîner une mauvaise croissance et une plus grande sensibilité aux agents pathogènes.


L’aquaculture fait l’objet de nombreuses recherches afin de garantir les qualités nutritionnelles et organoleptiques de la chair du poisson tout en préservant ses performances biologiques et sa santé.

 

 

Les algues sont utilisées comme ingrédients alimentaires. La production d’algues est un secteur en plein essor, en raison de l’augmentation de la demande alimentaire due notamment à l’émergence économique de certains pays asiatiques. Les algues font également l’objet de recherches scientifiques en vue de leur utilisation comme biocarburant, mais aussi en pharmacologie et en cosmétique.